huit Mémoires eussent été fort loin encore de contenir cette Conception dans son ensemble systématique. La publication de ces huit Mémoires ne pouvait être, et n’était effectivement, dans la pensée de l’Auteur, que le début et comme le premier acte d’une Exposition complète. C’est ce dont nous donnerons la preuve péremptoire en imprimant, dans un des volumes qui suivront celui-ci, le Tableau inédit de la disposition du Grand Ouvrage dont Fourier, plus tard, prépara les matériaux, et dont il sera éternellement regrettable qu’il n’ait pas, de son vivant, achevé la publication.
Or, le volume qui a paru en 1808 sous le titre de Théorie des Quatre Mouvements, et que nous rééditons aujourd’hui pour former le Tome I des Œuvres Complètes de Fourier, n’était encore que le premier de ces huit Mémoires, c’est-à-dire la moitié du Prologue qui devait précéder l’Exposition descriptive de la Théorie. C’était un ballon d’essai, une tentative pour éveiller l’attention et sonder les dispositions d’un Public auquel Fourier, maître du Monde que sa Pensée avait conquis, et embarrassé de l’immensité des richesses qu’il tenait en sa possession, ne savait encore comment communiquer tant de trésors.
Il faut donc se garder de chercher dans ce volume la Science de Fourier, la connaissance de sa Théorie, l’Exposé et la Démonstration des Théorèmes de sa Doctrine ; il faut se garder surtout de le considérer comme un ouvrage élémentaire. Loin de là, la Théorie des Quatre Mouvements, quoique la première des productions de Fourier dans l’ordre chronologique, est, dans l’ordre méthodique, la dernière à lire. Ce livre est une pre-