Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (2).djvu/43

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complètement à partir du 1er août 1838. — Cet acte avait prononce l’abolition complète, irrévocable, de l’esclavage. C’était donc en s’appuyant sur un texte formel que l’orateur demandait, au nom du respect dû à la loi, au nom de l’humanité et dans le véritable intérêt des colonies, la cessation du système d’apprentissage, qu’il considérait comme étant encore plus odieux que l’esclavage. En effet, ajoutait-il, le temps accordé aux apprentis pour cultiver leurs jardins leur avait été ravi par des actes locaux, les rations n’étaient pas moitié de ce qu’elles avaient été pendant l’esclavage ; les personnes âgées. naguère employées à des occupations sédentaires, étaient impitoyablement renvoyées aux travaux des champs ; les femmes continuaient d’être déchirées par le fouet ; enfin les moulins à marche et les maisons de correction avaient vu succomber des patients sous l’excès du châtiment.

M. Pease. M. Pease appuya la motion. L’année précédente, ayant eu à s’expliquer, dans une réunion de ses commettants, sur la question d’apprentissage, il ne leur avait pas dissimulé ses scrupules en voyant proposer la violation des conditions de l’acte récemment voté pour l’abolition de l’esclavage. Mais ces scrupules disparaissaient en présence des maux endurés par les malheureux apprentis, dont l’existence, n’étant plus garantie par l’intérêt des maîtres, était exposée aux plus durs traitements. Il retraça, avec l’accent le plus pénétré, le tableau des maux soufferts par les apprentis. Sa voix, enfin étouffée par l’émotion, fut couverte par les applaudissements de l’assemblée.

Sir George Grey. Sir George Grey, sous-secrétaire d’État des colonies, et chargé de suivre les discussions du département à la chambre