Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (2).djvu/49

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qu’il essayerait de s’acquitter de cette tâche ; les faits seuls devaient parler. Le rapport du comité d’enquête de 1836, réélu en 1837, s’était prononce pour le maintien de l’apprentissage. Aujourd’hui, en s’opposant à la nomination d’un nouveau comité, les adversaires de l’apprentissage prouvaient assez que, loin de chercher à s’éclairer, ils n’entendaient procéder que sous l’inspiration de leurs préventions : c’était donc un devoir d’éclairer la religion de l’assemblée en ramenant la question à ses termes véritables. En vain avait-on voulu nier le contrat résultant de l’acte du 28 août 1833. Dans les entrevues des secrétaires d’État des colonies et des finances, qui précédèrent la présentation de l’acte, comme dans la discussion, toujours il avait été entendu et convenu que l’apprentissage serait le juste complément de l’indemnité. En effet, il résultait des diverses évaluations qui avaient été faites, que le seul travail des esclaves représentait une valeur de trente, quarante-cinq ou cinquante millions de livres sterling, sans comprendre les terres et les établissements. On pourrait donc juger si l’indemnité, fixée à vingt millions avec l’apprentissage jusqu’en 1840, était aussi généreuse que l’avaient prétendu plusieurs orateurs. — D’ailleurs comptait-on pour rien les chances auxquelles une telle mesure exposait les colons ? Mais, ne manquerait-on pas de répondre, la valeur des propriétés s’était accrue ainsi que la production. L’orateur se plaisait à reconnaître que l’acte d’abolition, en faisant cesser l’incertitude qui depuis trop longtemps pesait sur les colonies, avait eu pour effet de rendre aux biens leurs valeurs. Quant à la production s’il comparait les quantités et les prix des années qui précédèrent l’émancipation avec