Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/100

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tourne entre les mains de J. Aymar, parce qu’il s’émeut, que son sang fermente, que son pouls s’élève, qu’il transpire beaucoup lorsqu’il s’est aimanté, et que c’est à la suite de ces symptômes que la baguette tourne, on répond que cela n’est qu’un cas particulier, puisque la baguette tourne également entre ses mains sans que ces symptômes se manifestent en lui, lorsqu’il la tient au-dessus d’une source ou d’un métal.

Les corpuscules, dit-on, d’un voleur, d’un meurtrier, produits sous l’influence de la crainte d’être découvert ou de la haine, ont par là même une forme et des arrangements différents de ceux qui s’exhalent d’un homme innocent ; en outre, ils sont produits en abondance. Soit ; mais alors comment concevoir que les corpuscules qui s’exhaleront du voleur, du meurtrier plusieurs mois, plusieurs années après le vol, après le meurtre, auront un même effet ? Enfin, comment concevoir que la baguette tournera encore sur eux après l’aveu du délit, du crime ? Évidemment ils seront dans une disposition morale toute différente de celle où ils étaient au moment du vol ou du meurtre.

Ajoutons que le Dr  Garnier dit que les corpuscules d’un innocent peuvent neutraliser les corpuscules d’un coupable ; dès lors, comment concevoir que la baguette ait tourné entre les mains de J. Aymar, 1° lorsqu’il était dans la cave entouré de gens innocents dont les corpuscules devaient neutraliser ceux de la serpe ensanglantée ; 2° lorsqu’il suivait la piste des meurtriers dans des chemins où plus d’innocents avaient passé