Page:Chtchédrine - Trois contes russes.djvu/66

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avait-il pu devenir tout à coup mou comme chiffe ?

« Théodosie Pétrovna, ma petite mère, qu’on me lie, au nom de Dieu ! Je sens qu’aujourd’hui je commets des sottises qu’on ne pourra pas réparer en tout un an, » dit-il d’un ton suppliant.

Mme Lovets reconnut que son mari était fort mal hypothéqué. Elle le déshabilla, le coucha et lui fit avaler des boissons chaudes. Au bout d’un quart d’heure, elle eut l’idée d’aller dans l’antichambre fouiller dans les poches du paletot pour voir s’il n’y était pas resté quelques copecks. L’une contenait une bourse vide. Dans l’autre elle trouva un morceau de papier sale et huileux. Dès qu’elle eut déplié ce papier, elle s’écria en gémissant : « Voilà donc les tours qu’il nous joue, le malheureux ! Il porte la conscience dans sa poche ! »