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Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/69

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du même œil qu’il avait regardé en bas les bougeoirs et les fagots. Frédéric, bien que plus tout jeune, ayant passé la Bérézina comme cuirassier de la garde, montrait encore sur son siège un torse omnipotent et un regard césarien. Bien des filles du pays eussent voulu épouser ce bel homme ; mais lui, craignant, s’il épousait, de devoir quitter ses maîtres et ses chevaux, les avait toutes évincées, aussi indifférent à leurs manigances, aussi impassible que peut l’être un clocher au milieu des hirondelles.


« Et voici votre liste, Frédéric, ne la perdez pas !… puis cent francs pour les commissions. » Elle fit un grand effort du dos pour mettre l’argent dans la main du domestique. « Vous ne manquerez pas non plus d’aller chez le docteur Lancier, vous lui paierez ses honoraires… c’est cinq cents francs… les voici… faites bien attention !… vous le prierez également de venir… attendez ! » Elle réfléchit. « Non ! ne lui dites rien… je lui écrirai. »

Et elle fixait Frédéric pour lire sur sa figure