Page:Cléri - Le secret de la malle rouge, 1915.djvu/16

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— Quel langage sibyllin vous employez, mon ami.

— Vous me comprendrez plus tard, je vous le répète.

— Mais enfin, donnez-moi un mot d’explication. Vous n’avez aucun indice, dites-vous ; mais, d’après vos affirmations, vous semblez admettre une hypothèse.

Mon ami me regarda profondément dans les yeux et je compris que je ne m’étais pas trompé lorsqu’il me répondit, avec un sourire sur les lèvres, par ces paroles énigmatiques :

— Oui, j’ai admis cette hypothèse qu’il y a deux hommes dans Albert Lelong !


L’AUTRE HOMME.


Le jour même, nous avions rencontré Albert, Lelong, qui nous avait invités, Robert Sagan et moi, à passer la soirée chez lui.

La réception qui nous fut réservée fut des plus cordiale.

La famille Lelong était très unie. Le père était négociant en soieries ; c’était un brave bourgeois de province, la mère une excellente personne adorant ses deux enfants. Albert Lelong était l’aîné, il avait 28 ans. Sa sœur Blanche était âgée de 24 ans ; c’était une jeune fille calme et rêveuse, très réservée, parlant fort peu.

Je comprenais que mon ami n’eût rien découvert d’anormal dans cet intérieur