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CHAPITRE XXII.

le cordon.


Protéger directement une portion de territoire au moyen d’une série de postes reliés les uns aux autres, c’est prendre la disposition défensive qui a reçu le nom de cordon.

Nous disons directement, car plusieurs corps d’une grande armée peuvent aussi recevoir la mission de couvrir une portion considérable de territoire, mais, dès lors, la protection n’est plus que le résultat de la combinaison des mouvements de ces corps, et devient, par suite, indirecte.

On comprend que, en raison de la longueur qu’il doit forcément prendre pour couvrir de grands espaces, un cordon de postes ne peut opposer de résistance sérieuse sur chacun de ses points qu’au cas où le nombre de ses défenseurs est au moins égal à celui des troupes qui opèrent contre lui. En d’autres termes, un cordon n’aura jamais d’efficacité que contre un choc de médiocre puissance, et cet instrument défensif n’aura, par conséquent, de valeur que contre un ennemi peu nombreux et peu résolu.

Telle est la pensée qui a présidé à l’érection de la grande muraille chinoise qui met obstacle aux