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chap. vi. — moyens spéciaux de la défense.

propre d’une véritable landwehr, avantages dont le premier est de présenter un ensemble de forces beaucoup plus considérables, de valeur moins déterminée, mais beaucoup plus extensibles d’esprit et de sentiments. C’est là, dans l’espèce, que réside l’essence de cette institution. Les bases et les lignes de son organisation doivent donc être telles que la coopération de la nation y trouve l’espace nécessaire à tout son développement, et ce serait poursuivre un fantôme que de se promettre, en agissant autrement, d’obtenir quelque chose de particulier d’une landwehr.

En somme, nous le répétons, à moins d’une organisation absolument particulière et par conséquent en désaccord avec l’idée même qu’une landwehr présente à l’esprit, quel que soit le degré de perfection auquel on la pourra porter cette institution conviendra toujours plus à la défense qu’à l’attaque, ou, en d’autres termes, les qualités qu’une landwehr pourra apporter dans l’attaque se montreront encore plus grandes dans l’action défensive.


2o  Places fortes. L’attaquant ne peut naturellement compter que sur la coopération de celles de ses places fortes qui se trouvent dans le voisinage de la frontière, tandis que réparties sur le théâtre de guerre même, les places fortes de la défense constituent des instruments de résistance d’une extrême valeur. Les premières, ne tirant de leurs ouvrages que le seul avantage de ne pouvoir être enlevées par un coup de main hardi, n’occupent et n’affaiblissent en rien les forces de la défense ; les secondes, au contraire, exigent des sièges en règle ou des blocus effectifs, et paralysent ainsi une partie des troupes de l’attaque.


3o  Concours des populations. — En s’ajoutant à la