Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/245

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ment de la viscosité ainsi qu’on l’a prétendu. Ainsi, en séparant par une membrane, et à l’aide de l’instrument nommé endosmomètre, une solution de 2 parties de gomme arabique, dans 32 parties d’eau, d’une solution d’une partie de sucre dans la même quantité d’eau, le courant d’endosmose s’établit de l’eau gommée vers l’eau sucrée. Or l’eau gommée est alors beaucoup plus visqueuse et plus dense que ne l’est l’eau sucrée, en sorte que c’est le liquide le plus visqueux qui traverse la membrane séparatrice avec le plus de facilité.

» L’auteur ayant soumis à ses expériences d’endosmose une solution d’acide oxalique séparée de l’eau pure par une membrane animale, vit, avec surprise, que le courant d’endosmose était dirigé de l’acide vers l’eau ; ce qui était contraire à tout ce qu’il avait observé jusque alors en employant des solutions d’autres substances. Il vit, avec non moins d’étonnement, qu’en séparant l’acide oxalique de l’eau par une membrane végétale, ou par une lame d’argile cuite, le sens du courant d’endosmose était interverti, en sorte qu’il était dirigé de l’eau vers l’acide, et cela avec tous les degrés de densité de l’acide. Les mêmes phénomènes furent offerts par les acides tartrique et citrique ; mais comme ces acides sont bien plus solubles que ne l’est l’acide oxalique, il fut possible à l’auteur de soumettre aux expériences d’endosmose des solutions de ces acides beaucoup plus denses que ne l’étaient les solutions d’acide oxalique qu’il avait employées ; solutions dont la plus forte densité n’excédait guère 1,04.

» M. Dutrochet trouva qu’en employant les acides tartrique et citrique à une densité inférieure à 1,05, le courant d’endosmose était dirigé de l’acide vers l’eau au travers de la membrane animale séparatrice ; mais qu’en employant ces mêmes acides à une densité supérieure à 1,05, le sens du courant d’endosmose était interverti, il était dirigé alors de l’eau vers l’acide. La température de l’atmosphère était alors à +25 degrés centigrades. Ayant répété ces expériences lorsque la température fut abaissée à +15 degrés, l’auteur trouva que l’acide tartrique, depuis la densité de 1,05 jusqu’à celle de 1,09 inclusivement, présentait le phénomène qu’il nomme endosmose inverse, celui dans lequel le courant d’endosmose est dirigé de l’acide vers l’eau. Il fallut employer une solution d’acide tartrique d’une densité supérieure à 1,1 pour obtenir l’endosmose que l’auteur nomme directe, celle dans laquelle le courant d’endosmose est dirigé de l’eau vers l’acide. Ainsi, un abaissement de 10 degrés dans la température avait déplacé de 1,05 à 1,1 le terme moyen de densité de l’acide, terme moyen qui séparait les deux endosmoses inverse et directe,