Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/298

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auxquels aboutissent les cordons ombilicaux prennent de l’accroissement et paraissent formés de cinq à six lobes. Bientôt le foie augmente, à son intérieur surtout, par l’écartement des globules, et il s’y produit une cavité régulière ovalaire ; c’est l’estomac, placé derrière l’aorte, qui, vers le 96e jour, se contourne en avant et se dilate à sa partie antérieure pour former le cœur sous forme d’ampoule allongée et recourbée en-dessous, de manière à en être embrassé. Pendant ce temps cet estomac s’allonge ; arrivé jusqu’au foie, il se coude un peu en zigzag inférieurement en remontant, après avoir contourné le muscle adducteur, jusque vers le milieu du bord cardinal.

» Au 120e jour les vaisseaux de la masse viscérale sont nettement organisés ; l’intestin est en continuation avec l’estomac, et le cœur se contourne derrière. On commence à distinguer, le long du bord cardinal, un vaisseau longitudinal qui est sans doute le gros intestin, ou rectum.

» C’est à ce degré de développement des fœtules que la mère s’en débarrasse brusquement, et de tous à la fois. Comment ? C’est ce que ne nous dit pas M. de Quatrefages.

» Une fois sortis, ces fœtus n’offrent de différences un peu marquées avec ce qu’ils étaient dans la lame branchiale, qu’en ce que l’estomac communique avec le liquide ambiant par une ouverture ovalaire garnie de cirrhes sur ses bords, qui ne peut être que la bouche, et dans laquelle, en effet, M. de Quatrefages a vu pénétrer des animalcules. Le muscle adducteur présente un indice de sa division en deux parties. Le foie est encore incolore ; l’estomac est irrégulièrement quadrilatère, et le cœur, chose assez singulière, n’offre encore aucun mouvement, pas plus au reste que les artères aorte et mésentérique, alors sans aucune ramification.

» Le système nerveux, à cette époque, a échappé aux investigations de M. de Quatrefages, soit qu’il n’existe pas, ce qui est peu probable, puisqu’il y a action musculaire, soit parce qu’il est encore entièrement transparent.

» Là se bornent les observations de M. de Quatrefages ; n’ayant pu réussir à faire vivre les jeunes anodontes au-delà de l’époque où elles venaient de sortir de la mère, il lui a été impossible de suivre le développement des branchies, du pied et surtout la disparition des crochets marginaux. Espérons qu’il sera plus heureux, sans quoi il pourrait encore se trouver des zoologistes qui conserveraient quelque doute sur la manière de voir de MM. Ratke et Jacobson.

» Toutefois, il résulte du travail que M. de Quatrefages a soumis au jugement de l’Académie que le développement des malacozoaires acéphaliens