Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/303

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ces différentes substances, placée derrière une lame épaisse de même nature, transmet toujours 0,923, et perd 0,077.

» Ces mêmes nombres se reproduisent encore généralement quand on place la lame mince derrière une plaque épaisse de nature différente, pourvu que celle-ci soit moins perméable aux rayons directs de la source. Ainsi une lame mince de cristal de roche transmet 0,923 du rayonnement qui sort du verre épais, et une lame mince de verre transmet la même proportion de la chaleur émergente de l’eau ou de l’alun : celle-ci est même tellement épurée, que tout en sortant d’une couche assez mince, elle peut encore traverser des épaisseurs considérables de verre ou de cristal de roche, sans y subir aucune absorption ; de manière que des lames de 7 à 8 millimètres de verre ou de cristal de roche exposées aux rayons émergens d’une couche d’eau ou d’alun de 1 à 2 millimètres d’épaisseur, transmettent 0,923 tout aussi bien que les lames d’un demi-millimètre.

» Concluons de tout cela que la chaleur rayonnante subit une réflexion d’environ quatre centièmes de la quantité incidente en tombant perpendiculairement sur la surface des substances diathermanes. Ce point établi, on entrevoit de suite la méthode qu’il faut suivre pour déterminer les quantités de rayons calorifiques réfléchis par les corps athermanes.

» On observe d’abord l’effet de la transmission calorifique à travers une lame de sel gemme lorsque le rayonnement parti d’une source constante est perpendiculaire à ses faces : on incline ensuite la lame sur les rayons incidens ; aucune diminution dans la quantité de chaleur transmise ne se manifeste d’une manière sensible tant que l’inclinaison ne surpasse pas 30 ou 35° autour de la normale. La réflexion des rayons perpendiculaires est donc sensiblement égale à celle qu’éprouvent les rayons formant un angle de 55 à 60° avec le plan réflecteur.

» Cela posé, que l’on fasse tomber sur la surface bien polie d’une très grosse plaque de verre ou de cristal de roche un faisceau de chaleur rayonnante sous l’incidence de 55 à 60°, et qu’on reçoive le faisceau réfléchi dans l’intérieur du tube qui enveloppe la pile du thermomultiplicateur. Après avoir noté la force calorifique indiquée par le galvanomètre, qu’on répète la même expérience sur la surface polie du corps athermane, sans rien changer dans les positions respectives des diverses parties de l’appareil, on aura ainsi une seconde force calorifique différente de la première. La réflexion cherchée du corps athermane sera évidemment égale au nombre 0,0393 multiplié par le rapport des deux forces observées. Voici les moyennes de plusieurs comparaisons entre les quantités de chaleur réfléchies par le