Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/539

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animaux que l’agriculture emploie et de ceux qui sont élevés pour la vente.

Il fait connaître l’état de l’industrie manufacturière : sa branche la plus importante est le filage, l’ouvraison et le tissage de la soie, substance qui est une des productions de l’agriculture du département de la Drôme.

Les questions relatives à la population sont traitées avec soin ; M. Delacroix discute les faits qui constatent ses variations, et les nombres qui en expriment le mouvement. Pour donner une idée du discernement et de l’esprit consciencieux qui a présidé à son travail, nous arrêterons un moment l’attention sur la marche qu’il a suivie pour éclaircir un doute qui s’était élevé sur la vérité des états de population publiés dans son pays à différentes époques. La comparaison de ces états annonce un accroissement progressif qui ne s’est jamais interrompu ; pour s’assurer que ce résultat ne provenait pas de l’imperfection des recensements, M. Delacroix a soumis à une discussion critique la série de ceux qu’il a pu réunir ; ils sont au nombre de onze dont l’un a été puisé dans un travail fait avant 1789. Il en a comparé les résultats avec ceux que donnent les états du mouvement de la population pendant dix-huit années (1815 à 1832). Ces états ont indiqué une augmentation à peu près pareille à celle qui est annoncée par les recensements, d’où l’on pouvait conclure que ceux-ci ne s’écartaient pas sensiblement de la vérité. M. Delacroix a voulu constater par une autre voie l’exactitude de cette conclusion : il a fait le dépouillement des tables décennales de toutes les communes du département depuis quarante ans ; ces tables, comme on sait, sont le relevé exact des registres de l’état civil ; il est encore arrivé au même résultat. D’après ce travail, il a été fondé à regarder les recensements comme ayant présenté l’état effectif de la population du département de la Drôme, aux différentes époques où ils ont été faits.

Depuis quelque temps on a élevé des doutes sur la confiance due à ces sortes de documents ; il serait à souhaiter que partout ils fussent soumis à une épreuve semblable à celle qu’ils ont subie dans le département de la Drôme. Il serait à souhaiter aussi que M. Delacroix portât ses regards et sa critique sur les tables de décès par âge que l’on adresse chaque année dans les sous-préfectures : un homme aussi judicieux, aurait probablement trouvé des moyens de contrôle propres à éclairer sur le parti que l’on peut tirer de ce travail, pour déterminer les lois de la mortalité.

Après avoir donné la statistique générale du département, M. Delacroix s’est occupé de la statistique particulière des communes : elle est présentée dans une série de tableaux où les communes sont groupées par arron-