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« L’air traverse d’abord une dissolution de potasse caustique à 45° de Baumé, dans laquelle il se dépouille d’acide carbonique. Il passe ensuite dans un flacon contenant de l’eau de baryte. Cette eau est troublée légèrement : elle agit en s’emparant des dernières portions d’acide carbonique qui peuvent avoir échappé à la potasse. Vient ensuite un flacon dans lequel on a mis de l’eau de baryte étendue. Ce flacon sert de témoin : la limpidité que conserve l’eau de baryte qui s’y trouve contenue, atteste que l’air a été rigoureusement dépouillé d’acide carbonique. C’est alors que cet air parcourt un tube de porcelaine incandescent, d’où il sort pour se laver de nouveau dans de l’eau de baryte étendue. Ce dernier flacon d’eau de baryte est séparé du tonneau aspirateur[1] par un flacon d’huile.

» Lorsqu’on a fait passer de l’air parfaitement privé d’acide carbonique, à travers le tube chauffé au rouge, il arrive que l’eau de baryte placée immédiatement après le tube, se trouble d’une manière très sensible, de sorte que, en opérant sur une quantité suffisante d’air atmosphérique, il est possible de recueillir le carbonate de baryte et d’apprécier ainsi le poids du carbone qui a été brûlé pendant le trajet de l’air dans le tube chauffé au rouge. Voici le résultat d’une expérience terminée le 5 août, et qui avait été entreprise dans le but de doser le carbone. L’appareil était monté dans la cour de la Faculté des Sciences de Lyon.

» On a fait passer 205l d’air.

» Température moyenne 22°, pression corrigée, 0m,733.

» Ce volume d’air pesait 237g,5 ; le temps était beau pendant l’expérience, l’air calme.

» L’eau de baryte placée avant le tube incandescent est restée d’une limpidité parfaite.

» L’eau de baryte placée après le tube s’est troublée fortement. Le carbonate de baryte a été recueilli ; la portion de ce sel qui adhérait aux parois du vase, a été enlevée au moyen de l’acide acétique.

» Le carbonate, transformé en sulfate, a pesé 0g,685, équivalant à 0g,130 d’acide carbonique, ou à 0g,031 de carbone ; par conséquent, l’air de Lyon contenait 0,00012 de son poids de carbone. Si ce carbone s’y trouvait à

  1. M. Boussingault appelle ainsi un tonneau qu’on remplit d’eau au commencement de l’expérience, et qui est muni, à sa partie inférieure, d’un robinet. À mesure que l’eau coule, l’air traverse tout l’appareil pour aller occuper la partie de la capacité supérieure du tonneau que le liquide abandonne.