Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/95

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gnés. L’appareil qui interroge les échanges électriques entre le sol et l’atmosphère, est un fil de cuivre isolé qui s’élève par un de ses bouts à 25 mètres au-dessus du sol, et plonge par l’autre dans un puits, profond de 12 mètres. Au milieu du fil est interposé, soit un multiplicateur de 2000 tours, soit un électroscope à feuilles d’or, soit un autre électroscope comparateur de l’invention même de M. Peltier.

Le 4 septembre dernier, le temps s’était maintenu beau jusque vers cinq heures de l’après-midi, la température était élevée et le sol avait donné, comme il donne à l’ordinaire, des indices d’électricité négative. Un peu avant cette heure, les vapeurs devinrent visibles, quelques faibles nuages se formèrent. Vers cinq heures et demie, des gouttes de pluie tombèrent en petite quantité, mais sans discontinuer. M. Peltier s’aperçut alors que le multiplicateur avait changé de signe, que le courant négatif était devenu descendant, d’ascendant qu’il était auparavant. En éloignant d’un à deux millimètres le fil ascendant du fil multiplicateur, il y eut un jet continu d’étincelles électriques qui dura 20 minutes : il n’y avait ni orage, ni même de gros nuages. Ce courant d’étincelles était d’autant plus remarquable que l’air est mauvais conducteur : il annonçait alors une très grande tension dans l’électricité de l’air ambiant, tension que les instrumens n’avaient pu dévoiler, puisqu’ils y étaient plongés tout entiers. Il a fallu, dit l’auteur, que le sol, faisant partie de l’instrument, eût perdu cette tension négative par l’eau positive qui tombait, pour restituer l’inégalité nécessaire aux désignations d’instrumens qui n’indiquent que des différences. Après 20 minutes, les étincelles cessèrent ; la pluie était devenue plus abondante ; le multiplicateur, incertain d’abord dans sa désignation, nota un faible courant négatif ascendant.

M. Peltier considère cette observation comme méritant l’intérêt des physiciens et des physiologistes, en ce qu’elle fait connaître, dit-il, que dans certains momens, nous sommes plongés dans une atmosphère électrique à grande tension. Il a remarqué de plus que cet état coïncidait avec celui de malaise qu’on éprouve dans les momens qui précèdent certaines pluies d’été.

Histoire naturelle.Conservation des animaux morts.

Il a été rendu compte, dans l’analyse de la séance dernière (page 72), des expériences de M. Lereboullet, relatives à la conservation des objets d’anatomie et de zoologie. M. Gannal écrit aujourd’hui pour établir que