Page:Conan Doyle - The Case book of Sherlock Holmes, 1927.djvu/47

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l’artiste a passé une éponge humide sale. Ils étaient troubles, décolorés, inhumains, terribles.

En quelques mots, j’expliquais exactement ce qui s’était passé, du moins en ce qui concernait l’attaque au vitriol. Certains étaient passés par les fenêtres et d’autres s’étaient rués sur la pelouse, mais il faisait sombre et il avait commencé à pleuvoir. Entre deux hurlements, la victime rageait et délirait contre la vengeresse. « C’était cette chatte de l’enfer, Kitty Winter ! » criait-il. « Oh la diablesse ! Elle me le paiera ! Elle le paiera ! Oh par tous les cieux, cette douleur est plus que je ne peux en supporter ! »

Je baignais son visage d’huile, couvrit de compresses de coton les surfaces à vif, et lui administrais en hypodermique une dose de morphine. Tous ses soupçons à mon sujet s’étaient dissipés devant ce choc, et il s’agrippait à mes mains comme si j’avais le pouvoir, même maintenant, de sauver ces yeux morts et vitreux qui essayaient de me fixer. J’aurais pu pleurer sur cette ruine si je ne m’étais pas souvenu très clairement de la vie dépravée qui l’avait mené à un si hideux changement. Il me répugnait de sentir l’étreinte de ses mains brûlantes, et je fus soulagé lorsque son médecin de famille, suivit de près par un spécialiste, arriva pour me décharger de mon patient. Un inspecteur de police était aussi arrivé, et à lui je tendis ma vraie carte de de visite. Il aurait été inutile autant qu’inconscient de ne pas le faire, car j’étais presque aussi connu de vu à Scotland Yard que Holmes. Je quittais alors cette maison de désolation et de terreur. Dans l’heure j’étais à Baker Street.

Holmes était assis dans son fauteuil habituel, l’air très pâle et épuisé. Outre ses blessures, même ses nerfs d’acier avaient été ébranlés par ce qui s’était passé