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la course

Les anciens, eux, considéraient le corps humain comme parfaitement apte à la course ; nous savons qu’ils mettaient cette opinion en pratique et ne s’en trouvaient pas mal. Elle est partagée de nos jours par quiconque a observé la structure, non point de quelque grand champion de la piste mais des coureurs ordinaires hindous, nubiens ou japonais, lesquels, sans renouveler les hauts faits cités par Pline, arrivent à s’en approcher. Un tel examen établit, comme l’a dit le Dr Rouhet « avec quelle perfection nos organes de locomotion sont construits au double point de vue de la disposition et de la solidité ».

Il n’en est pas moins vrai qu’aujourd’hui, par la longue accoutumance à n’aller qu’au pas, les civilisés ont beaucoup perdu de leurs moyens à cet égard. L’instinct pourtant subsiste qui, en présence d’un péril à signaler, d’un malheur à éviter, d’un secours urgent à procurer, nous incite à courir. Et le risque est autrement grand pour celui qui, sans aucune préparation, obéit à cet instinct que pour celui qui s’est préparé à y répondre utilement.

Nous ne visons pas, bien entendu, la course de vitesse. Une allure qui ne peut se soutenir au-