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le respect des conditions

rapports, avec ceux qui les emploient, ont été s’aigrissant de plus en plus. D’autre part, le service domestique est devenu inquiétant par le mélange d’indifférence et d’hostilité dont est aujourd’hui pénétrée l’intimité forcée qu’il comporte entre maître et serviteur. Ces deux points demandent à être brièvement étudiés.

On a tout dit sur les causes et le caractère de la tranformation subie par l’industrie et l’on connaît par là même les avantages et les inconvénients résultant de l’agglomération, dans de vastes usines, d’ouvriers spécialisés ; mais on ne réfléchit pas suffisamment à ce que peut produire le contact du luxe patronal avec le travail manuel sur lequel il s’appuie. Le luxe de nos jours s’affirme par des signes extérieurs ignorés du passé. Au fond de la mentalité ouvrière subsiste toujours quelque chose de la mentalité paysanne. L’ouvrier et le paysan envisagent sans jalousie l’édification d’une belle demeure entourée de vastes jardins. L’équipage et la parure font naître en eux des sentiments tous différents. L’abus des autos et de la toilette engendre l’envie mêlée de dédain, d’où sort finalement la haine.

D’un autre côté, l’ouvrier est mauvais juge