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la culture de la conscience

pas jouer unilatéralement. Le prévenu a droit d’assembler les éléments de sa défense et c’est en examinant ces éléments qu’il apprend à apprécier la valeur de ses actes.

L’interrogatoire est une opération à laquelle un long atavisme a donné un cachet presque instinctif. L’expression « interroger sa conscience » ne serait pas si courante si elle ne répondait à quelque chose d’usuel. Si l’interrogatoire est trop souvent écourté ou « saboté », c’est qu’on néglige de l’entourer des formes voulues, de le préparer avec un peu de solennité.

Ne pensons pas surtout qu’il faille en tout ceci faire appel à la vertu, personne d’accès intimidant pour la faiblesse moyenne et qu’on salue de loin sans éprouver en général un ardent désir de grimper jusqu’à elle. L’aide de la vertu n’est pas essentielle au bon fonctionnement de la conscience. Ce fonctionnement repose presque exclusivement sur des habitudes d’esprit.

Mais dira-t-on alors, à quoi bon ces opérations puisque le jugement rendu sera dépourvu de sanction. Car si l’homme peut parfois s’employer