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Toute l’attention de nos maîtres, depuis cent ans, a été tournée vers les questions d’enseignement, que l’on a confondu et parfois affecté de confondre avec l’éducation. Celle-ci est encore aujourd’hui ce que l’Empire, greffé sur l’ancien régime, l’a faite ; l’enfant est un numéro ; on écarte de lui tout ce qui pourrait exercer son initiative, on refuse pour lui toute responsabilité ; faire des enfants de vingt et un ans, voilà quel semble être le but. Le sport, tout doucement et sans secousses, détruira cela ; il suppose, en effet, le groupement volontaire, et produit l’esprit de conduite, le bon sens, le caractère ; il hiérarchise et met en avant des personnalités qui deviennent les auxiliaires des maîtres ; il rend les enfants plus semblables à des hommes.

Il est permis d’espérer que lorsque le sport aura amené la transformation dans ce sens du régime à la fois de caserne et de couvent qui est encore en vigueur, il est permis d’espérer, dis-je, qu’il y aura dans les masses du pays autre chose que des socialistes et des boulangistes.

Je ne vois pas, messieurs, s’il y a des œillets rouges parmi vous, mais je m’en inquiète fort peu ; nous sommes ici réunis sous les auspices d’un homme[1] pour lequel la science de la grandeur et de la décadence des

  1. Le Play.