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peut acquérir une charge positive. Il semble même, a priori, peu logique d’admettre que le résidu d’une molécule d’émanation non chargée qui vient d’émettre une charge positive avec la particule puisse porter une charge également positive. Cependant il n’y a là aucune objection importante. On verra, en effet, que l’émission d’une particule est généralement accompagnée par une émission de charges négatives, portées par des électrons de très faible vitesse. Nous avons encore actuellement des renseignements très incomplets sur l’émission de charges électriques par les corps radioactifs au point de vue quantitatif, et nous ne pouvons pas en tirer des conclusions fermes. De plus il ne faut par perdre de vue que le gaz dans lequel a lieu l’émission des particules de dépôt actif, est fortement ionisé et contient des charges électriques libres positives et négatives. Chaque ion gazeux peut intervenir pour attirer aussi bien les particules ayant une charge de signe contraire à la sienne que les particules neutres, à condition que la vitesse des particules ne soit pas trop grande. Ainsi la charge d’une particule de dépôt actif pourrait dans certains cas être acquise par celle-ci dans le gaz environnant.

M. Rutherford a fait un essai de détermination de la mobilité des véhicules du dépôt actif du thorium et du radium[1]. Voici quelle était la méthode employée. L’émanation est distribuée uniformément entre les plateaux parallèles A et B (fig. 85) dont la distance est Si une force électromotrice

Fig. 85.


alternative est appliquée aux plateaux, la même quantité de radioactivité induite est

  1. Rutherford, Phil. Mag., 1903.