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PREMIÈRE PHILIPPIQUE.

chez qu’étant sur les lieux, prêts à profiter de la confusion des affaires, vous disposeriez de tout à votre gré ; mais sachez aussi, que dans la situation où vous êtes maintenant, quand même les conjonctures vous livreraient Amphipolis(2), vous ne pourriez vous mettre en possession de cette ville, n’ayant rien d’arrêté, ni dans vos projets, ni dans vos préparatifs.

Comme je vous crois pleinement instruits et convaincus de la nécessité de faire tout ce que demandent les circonstances et le bien de l’État, je ne m’arrêterai pas davantage sur ce point. Mais quels seront les préparatifs les plus propres à nous tirer de l’embarras où nous sommes ? Combien nous faut-il de troupes ? Avec quels subsides les entretenir ? Quels sont, en un mot, les moyens les plus sûrs et les plus prompts de pourvoir au reste des préparatifs ? tels sont les articles sur lesquels je vais donner mon avis. Mais auparavant, je vous demande une seule grâce ; c’est de ne pas vous prévenir contre mon opinion, avant que vous ne l’ayez entendue toute entière : jusque-là suspendez votre jugement ; et, si je parais d’abord demander de nouveaux préparatifs, n’allez pas croire que par-là je traîne les affaires en longueur : car ceux qui vous proposent de marcher promptement et dès ce jour à l’ennemi, ne sont pas ceux qui vous donnent le conseil le meilleur à suivre dans les circonstances actuelles, puisqu’il