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PREMIÈRE PHILIPPIQUE.

Et d’abord, à l’égard des troupes étrangères, ne retombez pas dans une faute qui vous a souvent causé de grands malheurs. Vous imaginant d’abord que vous ne pouvez faire trop, vous annoncez les plus grandes choses dans vos décrets, et, au moment d’agir, vous n’exécutez pas même les plus petites ; tandis que vous devriez faire peu d’abord, ensuite davantage, à mesure que le besoin l’exige. Je dis donc, qu’il ne faut pas lever plus de deux mille hommes d’infanterie ; de ces deux mille hommes, cinq cents devront être pris parmi les Athéniens, à l’âge que vous jugerez à propos. Ils serviront pendant un temps marqué. Ce temps ne doit pas être long, mais réglé sur le nombre des citoyens qui doivent les remplacer dans le service. Le reste de ce corps sera composé d’étrangers : à ces troupes, on joindra deux cents cavaliers(6), dont cinquante au moins devront être Athéniens et serviront aux mêmes conditions que les fantassins. Vous fournirez les bâtimens nécessaires pour le transport de cette cavalerie. Soit, direz-vous : que faut-il encore ? dix galères légèrement armées ; car, Philippe ayant une flotte, nous avons besoin de ces galères pour assurer le trajet de nos troupes. Mais ces troupes, comment les ferons-nous subsister ? c’est ce que je vais vous apprendre, après vous avoir dit pourquoi je me borne à une si petite armée, et pourquoi j’impose à nos citoyens l’obligation d’aller servir en personne.