Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1819, tome 1.djvu/410

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
394
PREMIÈRE PHILIPPIQUE.

Vous reconnaissez peut-être la vérité de tout ce que j’ai dit jusqu’ici ; mais vous êtes dans l’impatience de savoir quels fonds exige cet armement, et d’où on peut les tirer. Écoutez encore là-dessus mon opinion. L’entretien de votre armée, et je ne parle ici que des munitions de bouche, vous coûtera un peu plus de quatre-vingt-dix talens, dont quarante pour les dix galères d’escorte, à raison de vingt mines par mois pour chaque galère ; quarante talens pour les deux mille hommes d’infanterie, de manière que chaque soldat reçoive dix drachmes(11) par mois pour sa nourriture ; enfin, douze talens pour les deux cents hommes de cavalerie, à raison de trente drachmes par mois pour chaque cavalier.

C’est peu, dira quelqu’un, de pourvoir seulement aux vivres ; et moi je dis que c’est beaucoup. Faites seulement que vos troupes ne manquent pas de vivres, je vous réponds que la guerre leur fournira tout le reste, et que, sans faire le moindre tort ni aux Grecs ni à vos alliés, elles se procureront une solde entière. J’en suis tellement persuadé, que si vous assurez la subsistance de vos troupes, je suis prêt à m’embarquer et à répondre sur ma tête du succès de l’expédition.

Mais où prendra-t-on les fonds que je demande ? vous allez l’apprendre.