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NOTES.

(9) Dix généraux, dix taxiarques, dix phylarques. Chacune des dix tribus élisait tous les ans un nouveau général. Athènes avait donc tous les ans dix nouveaux généraux. Le commandement roulait entre eux tous, et chacun exerçait son jour la charge de généralissime. Le général, entre tous les autres droits de sa charge, avait celui de lever, d’assembler et de congédier les troupes. Il pouvait, en outre, être continué : Phocion le fut quatre fois. Un seul, ordinairement, était envoyé à la tête de l’armée ; les autres, qui restaient dans la ville, étaient comme chez nous les ministres de la guerre. Dans les cérémonies de la religion, ils suivaient les processions dont ils augmentaient la pompe. Le taxiarque commandait l’infanterie de sa tribu ; le phylarque commandait la cavalerie de la sienne. Le phylarque obéissait à l’hipparque, qui commandait la moitié de la cavalerie athénienne.

(10) Lemnos, île de la mer Égée. Byzance, Rhodes, Côs et Chio, soulevées contre Athènes, tâchèrent d’envahir Lemnos, qui était soumise aux Athéniens, avec une flotte de cent voiles. Les Athéniens marchèrent à son secours sous la conduite de leurs meilleurs capitaines. Après l’entreprise de Philippe sur les Thermopyles, qui arriva quatre ans après, ils se contentèrent de poster à l’entrée de l’Attique, pour la défendre contre les tentatives de ce prince, un corps de cavalerie sous les ordres de Ménélas. Tourreil prétend que ce Ménélas était frère de Philippe, né d’une autre mère. Mais d’autres ont observé avec raison que c’était un autre Ménélas, inconnu d’ailleurs. Quoique Ménélas et Philippe ne vécussent pas en fort bonne amitié, il n’est guère vraisemblable qu’Athènes eût donné une telle confiance au frère de son ennemi. Quoiqu’il en soit, le Ménélas dont il est ici question, était certainement un étranger ; et Démosthène se plaint qu’on eût choisi un étranger pour commander un corps de troupes athéniennes.

(11) Dacier évalue la drachme attique à dix sols de notre monnaie. La mine valait cent drachmes, et par conséquent cinquante livres. Le talent valait soixante mines, et par conséquent mille écus. D’après ces évaluations, la somme totale que demande Démosthène pour l’entretien des troupes, se monte à 276,000 livres ; il est facile d’évaluer les autres sommes partielles.

(12) Par les vents Étésiens, Démosthène entend ici l’été, temps où ces vents régnaient, et où les Grecs, à cause de la chaleur, se mettaient en quartier de rafraichissement. Philippe, plein d’activité, choisissait pour ses entreprises les saisons les plus rudes où ses ennemis étaient dans l’inaction. Ajoutez que ces vents, étant du nord, étaient contraires pour aller d’Athènes en Macédoine.