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NOTES.

(13) Imbros, île vers la Chersonèse ; Lemnos, île de la mer Égée. Les Athéniens avaient des colonies dans ces deux îles. Philippe, avec une flotte considérable, fit une descente à Lemnos, dont il fit la conquête. De là, il passa à Imbros, qu’il conquit également, malgré les secours qu’Athènes y envoya. Il fit prisonnier dans l’une et dans l’autre un grand nombre d’Athéniens. Il s’avança au midi avec sa flotte victorieuse ; il prit sous le Cap de Géreste plusieurs vaisseaux richement chargés, et qui portaient sans doute le convoi destiné pour Imbros. Il pénétra jusqu’à la côte de Marathon, bourg de l’Attique. Il enleva la galère sacrée ou paralienne, destinée particulièrement à des usages de religion, et servant aussi à porter aux généraux les ordres de la république. Les Athéniens effrayés envoyèrent contre lui des troupes qui furent battues. Philippe, content d’avoir jeté l’effroi dans Athènes, prit la route de Macédoine, et s’empara, en chemin faisant, de Pagase, ville maritime des Athéniens en Thessalie, où ils envoyèrent une flotte qui arriva trop tard. Démosthène a raison de vouloir que la république ait un corps de troupes réglé, qui jamais ne mette bas les armes, pour être en état d’arrêter les incursions fréquentes de Philippe.

(14) Les Panathénées étaient des fêtes qui se célébraient à Athènes, en l’honneur de Minerve, avec beaucoup d’appareil, aussi bien que les fêtes de Bacchus et d’Eleusis, en l’honneur de Bacchus et de Cérès. — Dans les Panathénées et dans les Bacchanales, différens chœurs de musiciens et de danseurs disputaient le prix de la musique et de la danse. On appelait chorège le citoyen chargé de fournir aux frais de ces chœurs. Celui qui fournissait aux dépens des troupes d’athlètes, se nommait gymnasiarque.

(15) Des triérarques. Ces triérarques étaient des particuliers que la république, dans certains cas, obligeait d’armer une galère à leurs dépens. On jetait pour cela les yeux sur les citoyens estimés les plus riches. Mais ce qu’il y avait de singulier, c’est que le citoyen nommé pour être du nombre des triérarques, pouvait offrir d’échanger ses biens contre ceux d’un autre citoyen qu’il prétendait être plus riche que lui, et plus en état par conséquent de soutenir les frais nécessaires : auquel cas ce dernier se trouvait obligé ou d’accepter l’échange, ou d’armer à ses dépens. Voilà ce qu’entend Démosthène par ces mots : nous les admettons à proposer des échanges. Il est vrai que, dans l’intention de Solon, cette loi était sage ; car elle mettait les plus riches dans la nécessité de porter les charges publiques. Mais dans la pratique elle tirait à conséquence, parce que les disputes qui naissaient au sujet de ces échanges, retardaient à contre-temps le service de l’état.