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NOTES

(7) Certains orateurs avaient coutume, dans leurs discours, après avoir donné des conseils au peuple, de le flatter, en beaux termes, des plus heureux succès. Démosthène se moque de cet usage, et en parle d’un ton ironique.

(8) L’orateur ne parle pas des Athéniens actuels, mais de leurs pères qu’ils représentaient. Car l’expédition dont il rappelle le souvenir, était arrivée environ un siècle auparavant. Corinthe et Mégares, villes célèbres de la Grèce, en étaient venues à une rupture au sujet de leurs limites. Mégares s’unit avec Athènes, dont elle implora le secours. Les Corinthiens, persuadés que cette république, occupée à d’autres guerres, ne pourrait suffire à celle-ci, firent une irruption sur les terres de Mégares. Les vieillards et les jeunes gens restés dans Athènes, coururent à la défense de leur alliée, cherchèrent l’ennemi et le battirent. Douze ans après, les Mégariens poussèrent l’ingratitude jusqu’à massacrer chez eux la garnison athénienne, jusqu’à s’unir contre Athènes, leur bienfaitrice, avec Lacedémone, et même avec Corinthe, leur mortelle ennemie. Les Athéniens, outrés d’un procédé si affreux, résolurent d’en tirer vengeance, et prirent les armes contre les Mégariens.

(9) Aristide, Nicias, Périclès, un autre Démosthène que l’orateur qui parle, et d’une autre famille, étaient aussi bons généraux qu’excellens ministres. Aristide est connu par son équité et son désintéressement, qui le firent surnommer le Juste, Nicias, général athénien, fort riche et fort libéral, fut tué à la guerre de Sicile, dont il avait dissuadé ses concitoyens. Périclès, l’honneur de sa patrie et de son siècle, grand politique, grand capitaine, grand orateur. Ses rares talens le firent régner dans Athènes avec une telle autorité, que ses envieux le traitaient de nouveau Pisistrate. Démosthène, fameux capitaine athénien, se distingua dans la guerre du Péloponèse. Il eut ordre d’aller renforcer l’armée de Nicias en Sicile, où il périt aussi malheureusement que le chef qu’il allait secourir.

(10) Voyez le sommaire. — Plus de dix mille talens. Nous avons vu plus haut que le talent valait environ mille écus de notre monnaie. Ainsi, dix mille talens faisaient dix millions d’écus, et par conséquent trente millions de livres. Aristide avait imposé aux alliés d’Athènes une espèce de contribution qui peu à peu se convertit en tribut, et la mit en état d’amasser des sommes considérables.

(11) Tout grec naissait et mourait avec une haute opinion de lui-même. Nous avons déjà remarqué que les Macédoniens étaient regardés comme barbares (c’est-à-dire, comme n’étant point Grecs) par plusieurs peuples de la Grèce. Remarquons de plus, d’après le témoignage de l’histoire,