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SOMMAIRE
DE LA QUATRIÈME PHILIPPIQUE.


Les Athéniens laissèrent subsister la loi qui affectait les fonds de la caisse militaire à des distributions en temps de paix ; mais ils ne surent pas mauvais gré à Démosthène de la liberté qu’il avait prise. Ils accordèrent aux Olynthiens un secours de quatre mille soldats étrangers, et de cent cinquante chevaux, dont ils donnèrent le commandement à Charidème. Les Olynthiens, encouragés par ce renfort, hasardèrent une seconde bataille, où ils ne furent guère plus heureux que dans la première. Voyant donc que les étrangers à la solde d’Athènes leur avaient été d’un faible secours, ils envoyèrent une troisième députation, avec ordre de demander des troupes composées de vrais Athéniens ; ce qui donna lieu à une troisième Olynthienne, qui se trouve la première dans les éditions de Démosthène.

Dans ce discours, l’orateur expose alternativement les avantages et les désavantages de Philippe, la manière dont ce prince est devenu si puissant par la faute et la négligence des Athéniens qui n’ont point arrêté ses premières démarches. Il les exhorte à profiter du moins de l’occasion présente, qui est telle que, s’ils n’en profitent pas, ils attireront certainement la guerre dans l’Attique, et s’ils en profitent, ils répareront infailliblement leurs fautes passées. Mais ils doivent, pour réussir, servir eux-mêmes, agir comme pour eux. Il leur conseille d’envoyer deux corps de troupes, l’un à Olynthe, pour la secourir efficacement, l’autre en Macédoine, pour ravager les états de Philippe. Il leur parle encore de l’article des distributions, protestant toujours qu’il ne propose pas en forme d’en abroger la loi, mais qu’il les exhorte, soit qu’ils l’abrogent, soit qu’ils la conservent, à remplir tous à l’envi les devoirs de bons citoyens. Il finit par les exciter de nouveau à secourir avec ardeur une ville dont le salut intéresse les pauvres comme les riches, les ministres comme les particuliers.