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HARANGUE DE DÉMOSTHÈNE SUR LA COURONNE.

m’a fait omettre quelques faits et quelques décrets : je reprends donc mon récit où je l’avais laissé.

Arrivé à Thèbes avec mes collègues d’ambassade, j’y trouvai les députés de Philippe, ceux des Thessaliens et des autres alliés : nos partisans étaient remplis de crainte, ceux du roi pleins de confiance. Pour preuve que ce n’est pas mon intérêt qui me fait parler de la sorte, greffier, lisez-nous la lettre que nous écrivîmes aussitôt de Thèbes. Eschine, cependant, portant la calomnie jusqu’à l’excès, fait honneur aux seules conjonctures de tout ce qui est arrivé d’heureux, tandis qu’il rejette sur moi et sur ma fortune tous les événemens contraires. À l’en croire, un orateur, un ministre, n’a contribué en rien à tout ce qui est l’ouvrage de la parole ou du conseil, et il a produit seul les mauvais succès du général et de son armée. Vit-on jamais un calomniateur plus méchant et plus barbare ? Lisez la lettre.

Lettre (elle manque) [76].

Les Thébains s’assemblèrent ; les députés de Macédoine furent d’abord entendus à raison de l’alliance. Ils s’avancent donc pour haranguer le peuple, n’épargnant ni les louanges à Philippe, ni les reproches aux Athéniens, et rappelant tout ce que vous fîtes jamais contre le vœu de Thèbes. Ils prétendaient, en somme, que pour payer les services qu’ils avaient reçus du prince, et venger les