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L’ARTISTE ET L’ŒUVRE MUSICAL

élevée, aussi complètement belle de pensée, de proportions et d’effusion que cette lente prière.

Celle-là aussi, il la chercha longtemps… — À nous, ses anciens élèves, il faisait part de ses espoirs, de ses déceptions, de ses recherches incessantes à ce sujet, et avec quelle joie, un jour que j’allais lui rendre visite, il s’écria, du bout de son salon et avant même de m’avoir serré la main : « Je l’ai trouvée !… c’est une belle phrase ; vous allez voir… » ; et de se mettre aussitôt au piano pour me faire partager son bonheur.

Oh ! maître, dans quel repli de votre « âme de séraphin » (comme disait notre camarade Alexis de Castillon), avez-vous pu trouver le germe que vous avez si bien su faire fleurir et fructifier, et qui, arbre maintenant, se dresse glorieux pour le plus grand honneur de la Musique !…

Le final, quoique d’une architecture moins primesautière que le premier mouvement, mérite cependant d’être étudié. Il est construit en forme-sonate et précédé d’une introduction où l’auditeur retrouve successivement les motifs des morceaux précédents, procédé connu, mais rarement très bien mis en valeur.

La première esquisse de cette introduction est assez curieuse, au moins par sa concision où l’indication littéraire se mêle à la touche musicale. — Après avoir noté le conduit inter-