Page:Dallet - Histoire de l'Église de Corée, volume 1.djvu/448

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tissage, que l’homme adonné à la culture des champs pense en même temps à honorer le roi et à être utile au peuple ; qu’il aime ses parents et respecte ses supérieurs ; selon les livres Tso-tsa et Pou-ei. Les rites consistent surtout dans les sacrifices, que vos vases donc et vos habits soient conformes à ceux de nos établissements publics d’instruction. Ne perdez pas la vertu que nous avons reçue du ciel ; ne vous éloignez pas de tout ce qui a constamment été en usage parmi nous. La curiosité est, ce nous semble, une manie qui aveugle les siècles modernes ; on s’agite pour scruter les noms et les choses, puis on en vient à vouloir tourner le dos aux anciens lettrés, et on se dispute. Entraîné par l’exemple, on s’engoue de tout ce qui est extraordinaire, et on répand des choses étranges. Tout ceci ne décèle que des langues bien légères. D’abord on en vient à des actes singuliers qui inclinent vers le mal, puis dans deux ou trois tours, comment ne tomberait-on pas dans la superstition ? Cet état est bien effrayant. On doit donc rejeter tout ce qui n’est pas dans les règles des six beaux arts et dans la doctrine de Confucius ; là, seulement, se trouve le véritable fondement des cinq relations naturelles et des rites et cérémonies légitimes. C’est par là qu’on connaît le ciel et la terre, et qu’on éclaire la volonté des hommes ; c’est par là qu’on fait briller la vraie doctrine et relève l’autorité des rois.

« À partir de ce jour, 22 de la douzième lune, le tonnerre et la pluie commencent à avoir produit leurs effets sur le peuple ; une grande paix revient au ciel et sur la terre, c’est un heureux événement comme on n’en vit pas dans toute l’antiquité. Le plus grand des attributs étant de donner et de conserver la vie, il eût fallu pardonner le tout, mais en vérité, avec cette mauvaise doctrine, ne trouvant aucun moyen de faire changer ses sectateurs, il faut absolument les frapper de mort, pour détruire les germes de leur folie. Hélas ! si quelque chose se transmettait dans les familles, la loi serait encore là. Nous espérons qu’il n’en sera pas besoin. Un nouvel air commence à souffler ; c’est signe que le ciel nous redevient favorable. Un fondement solide pour dix mille ans a été de nouveau placé, les esprits se sont renouvelés, et les destinées du royaume apparaissent maintenant inébranlables comme les rochers et les montagnes. Les paroles du roi devant être brèves, pourquoi s’étendre davantage ? Le fond de la mer s’étant éclairci, nous espérons que le changement en bien continuera de plus en plus, tel est le but des instructions que nous présentons, et nous pensons que chacun saura les comprendre. »