Page:Dard - La chaumière africaine, 1824.pdf/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
2
LA CHAUMIÈRE

occidentale d’Afrique. Ma mère qui allaitait alors ma sœur cadette, ne put se résoudre à nous exposer, si jeunes encore, aux fatigues et aux dangers d’un si long voyage. À cette époque, je n’avais guère que deux ans.

Il fut donc résolu que mon père partirait seul, et que nous irions le rejoindre l’année suivante ; mais l’espoir de notre mère fut déçu, la guerre ayant rendu impossible toute communication avec nos Colonies. Notre malheureuse mère, désespérée d’une séparation qui la mettait à près de deux mille lieues de son mari, sans savoir quel en serait le terme, tomba bientôt dans un état de langueur ; et au bout de cinq ans de souffrances, la mort nous l’enleva. Mon grand-père, chez qui nous avions toujours demeuré, nous tint alors lieu de père et de mère, et je ne dois pas craindre de dire que les soins, les conseils et toutes les bontés de ce vénérable