depuis on a confisqué ses biens… et tout le monde y a perdu… Car, sa fortune appartenait à tout le village.
Pauvre femme !.. Et qu’est-elle devenue ?
On lui a laissé, comme par grâce, une petite chambre dans son château… où elle est maintenant, souffrante, privée de son fils…
De mon nourrisson, de mon petit Anatole, qu’ils ont eu l’indignité de proscrire… Je vous demande un peu si ça a du bon sens… un jeune homme de vingt ans !… quel mal qu’il avait fait ?
Tenez, mère Flouquet, ne me parlez pas de ça… quand je vois ce qui se passe autour de nous, ça me met dans des fureurs… et ils disent que c’est pour le bien du peuple !…
- Fixe… align’ment !… je suis prêt à combattre
- Contr’le Prussien, le Russe et cœtera..
- Sur nos enn’mis je frapp’rai comme quatre,
- L’ sabre à la main, non, rien ne m’arrêt’ra ?
- Mais, si l’on veut, par des ordr’s trop sèvères,
- Contr’ des Français m’forcer à doubler l’ pas…
- J’ march’rai vers eux.. pour les traiter enfrères,
- Et leur tendre les bras !
Eh ! ben, vous êtes un brave homme.
Oh ! oui.
Ah ! ça, l’heure du départ approche… Il faut que je songe à faire mon sac…
Vot’ sac… ça me regarde… (Elle prend le sac de Raymond.)
C’est ça, pour m’y fourrer quelque jambonneau, et quelque flacon de vieille eau-de-vie… non pas, mère Flouquet… non pas…
Laissez donc, je vous dis que ça me regarde. (Elle sort par la droite en emportant le sac.)
Scène V.
Toujours des folies !… toujours des folies !… la mère Flouquet.