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CHAPITRE XIX.

Jeanne d’Arc, et la Fiancée de Messine.


Schiller, dans une pièce devers pleine de charmes, reproche aux Français de n’avoir pas, montré de la reconnoissance pour Jeanne d’Arc. L’une des plus belles époques de l’histoire, celle où la France et son roi Charles VII furent délivrés du joug des étrangers, n’a point encore été célébrée par un écrivain digne d’effacer le souvenir du poëme de Voltaire ; et c’est un étranger qui a tâché de rétablir la gloire d’une héroïne française, d’une héroïne dont le sort malheureux intéresseroit pour elle, quand ses exploits n’exciteroient pas un juste enthousiasme. Shakespear devoit juger Jeanne d’Arc avec partialité, puisqu’il étoit Anglais, et néanmoins il la représente, dans sa pièce historique de Henri VI, comme