Page:De Staël – De l’Allemagne, Tome 2, 1814.djvu/227

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
209
FAUST

presser, le bruit seta confus ; la place, les rues suffiront à peine à la multitude. La cloche sonne, le signal est donné. Ils vont lier mes mains, bander mes yeux ; je monterai sur l’échafaud sanglant, et le tranchant du fer tombera sur ma tête…… Ah ! le monde est déjà silencieux comme le tombeau.

FAUST.

Ciel ! pourquoi donc suis-je né ?

MÉPHISTOPHÉLÈS (paroît a la porte).

Hâtez-vous, ou vous êtes perdus : vos délais, vos incertitudes sont funestes ; mes chevaux frissonnent : le froid du matin se fait sentir.

MARGUERITE.

Qui sort ainsi de la terre ? C’est lui, c’est lui ; renvoyez-le. Que feroit-il dans le saint lieu ? C’est moi qu’il veut enlever.

FAUST.

Il faut que tu vives.

MARGUERITE.

Tribunal de Dieu, je m’abandonne à toi.

MÉPHISTOPHÉLÈS (à Faust).

Viens, viens, ou je te livre à la mort avec elle.

MARGUERITE.

Père céleste, je suis à toi ; et vous, anges,