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LUTHER

CHAPITRE XXIV.

Luther, Attila, les Fils de la Vallée, La Croix
sur la Baltique, Le Vingt-Quatre Février,
par Werner.



Depuis que Schiller est mort, et que Goethe ne compose plus pour le théâtre, le premier des écrivains dramatiques de, l’Allemagne c’est Werner : personne n’a su mieux que lui répandre sur les tragédies le charme et la dignité de la poésie lyrique ; néanmoins, ce qui le rend si admirable comme poëte nuit à ses succès sur la scène. Ses pièces, d’une rare beauté, si l’on y cherche seulement des chants, des odes, des pensées religieuses et philosophiques, sont extrêmement attaquables, quand on les juge comme des drames qui peuvent être représentés. Ce n’est pas que Werner n’ait du talent pour le théâtre, et qu’il n’en connoisse même les effets beaucoup mieux que la plupart des écrivains allemands ; mais on diroit qu’il veut propager un