Page:Dickens - Le Mystère d'Edwin Drood, 1880.djvu/247

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M. Grewgious, j’éprouve une sorte de plaisir à avoir ce jeune homme, là, sous les yeux. »

Comme il eût fallu à M. Grewgious des yeux merveilleusement perçants pour apercevoir les fenêtres de Neville, le Chanoine pensa que la phrase devait être prise au figuré et n’y répondit que par un sourire.

« Et comment avez-vous laissé M. Jasper, révérend monsieur ? dit M. Grewgious. »

M. Crisparkle avait laissé M. Jasper parfaitement bien portant.

« Et où est ce bon M. Jasper, à cette heure, révérend monsieur ?

— Mais, dit M. Crisparkle, à Cloisterham.

— Et quand l’avez-vous quitté, révérend monsieur ?

— Ce matin.

— Hum ! fit M. Grewgious, il ne vous a pas dit qu’il partait peut-être ?

— Qu’il partait ?… Pour aller où ?…

— Pour une destination quelconque apparemment, dit M. Grewgious.

— Non, il ne me l’a pas dit.

— C’est qu’il est ici, fit M. Grewgious qui, tout en posant ces diverses questions, n’avait pas cessé de tenir ses regards dirigés hors de la fenêtre. Et il n’a pas un air bien agréable, n’est-ce pas ? Voyez plutôt. »

M. Crisparkle allait se jeter à la fenêtre quand M. Grewgious ajouta :

« Si vous êtes assez bon pour vous placer derrière moi, dans l’ombre de la chambre, et pour regarder à la croisée du second étage, vous y verrez l’individu dont je vous parle, c’est-à-dire votre ami et concitoyen ; vous verrez aussi qu’il se cache.

— Vous avez raison ! s’écria M. Crisparkle.

— Hum ! fit de nouveau M. Grewgious, en se retournant si brusquement, que son visage toucha presque celui de M. Crisparkle. Que croyez-vous qu’il fasse ici, votre ami et concitoyen ? »

Le dernier passage du journal que Jasper lui avait lu revint à l’instant à l’esprit de M. Crisparkle, qui ressentit une vive impression ; il demanda naïvement à M. Grew-