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PRÉCIS HISTORIQUE,

attribués, ont été commis par des agens secrets de Robespierre et de ses successeurs, envoyés parmi nous ; nous lui dirons qu’il n’est pas un individu dans nos départemens, qui ne soit dans le cas de vous assurer que nous nous battons plus le jour que la nuit, et que plus de deux cents cantonnemens républicains ont été battus en plein jour et mis en déroute complète, en nous abandonnant armes et bagages ; et si vos généraux sont de bonne foi, ils vous diront qu’ils nous ont vu quelquefois au nombre de 1,000 à 1,200 sur un même district. « Le régime affreux de Robespierre nous a fait organiser ; la destruction de son système sera aussi la nôtre, si la Convention y consent… »

Stofflet recommence les hostilités, le 18 mars, en attaquant un bivouac de huit cents hommes établi sur les hauteurs de Chalonnes, et cette petite ville en même temps ; les grenadiers de la Sarthe et de Chartres s’y battirent en désespérés, écrit le conventionnel Bézard au comité de Salut-Public. Ces grenadiers de la Sarthe appartenaient aux bataillons de réquisitionnaires de ce département, réorganisés après l’évacuation du Mans, qu’on dirigea vers la Vendée, et qui, plus tard, firent la campagne contre l’Espagne, incorporés dans d’autres corps. On a vu que ce n’était pas la première circonstance, et ce ne sera pas la dernière, où les Sarthois seront cités pour leur valeur.

Malgré les protestations de Coquereau, et peut-être son désir sincère de la paix, les chouans reprennent bientôt les armes. « Tout se préparait pour la paix, écrivait l’administration du district de Segré au comité de Salut-Public, le 30 mars, lorsqu’il s’est opéré un changement subit. Dix émissaires de Stofflet, secondés par des prêtres, ont soulevé les chouans contre leurs chefs : Turpin et Dieuzie (signataires de la pacification de la Jaunais) ont été destitués. Il a été arrêté que les chouans se battraient si Stofflet se battait. Les chefs des districts de Segré, Châteauneuf (Maine-et-Loire) ;