Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, X.djvu/418

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
L’absence des père et mère mise à profit[1].

À droite, sur de la paille, un havresac avec une carnassière. À côté, un petit tambour ; au-dessus, un vaisseau de bois, avec un linge mouillé et tors jeté par-dessus. Plus haut, dans un enfoncement du mur, un pot de grès en urne, avec une bouilloire, puis une porte de la chaumière, par laquelle sort un chien poil jaune, dont on ne voit que la tête et un peu des épaules ; le reste est couvert par un chien poil blanc, portant au cou un billot. Ce chien est sur le devant ; il a le museau posé sur une espèce de tonne ou grand baquet qui fait table. Sur cette table un bout de nappe, un plat de terre verni en vert, et quelques fruits.

D’un côté de la table, sur le fond, vers la droite, une petite fille assise de face, ayant une main sur les fruits, l’autre sur le dos du chien jaune. Derrière et à côté de cette petite fille, un petit garçon un peu plus âgé, faisant signe de la main, et parlant à un de ses frères qui est assis à terre auprès de l’âtre. L’autre main de celui-là est posée sur celle de sa petite sœur et sur le chien jaune. Il a aussi la tête et le corps un peu portés en avant.

De l’autre côté de la table, devant le foyer, qui est tout à fait à l’angle gauche du tableau, et qu’on ne reconnaît qu’à la lueur du feu, un frère plus grand, assis à terre, une main appuyée sur la table, en tenant de l’autre la queue d’un poêlon. C’est à celui-ci que son cadet parle et fait signe.

Sur le fond, tout à fait dans l’ombre, un autre garçon déjà grandelet, tenant embrassée et pressant vivement la sœur aînée de tous ces marmots. Elle paraît se défendre de son mieux.

Tous les enfants ont un air de famille commun avec leur sœur aînée, et je présume que si cette chaumière n’est pas celle d’un Guèbre, le garçon grandelet est un petit voisin, qui a pris le moment de l’absence du père et de la mère, pour venir faire une petite niche à sa jeune voisine.

On voit à gauche, au-dessus du foyer, dans un enfoncement du mur, des pots, des bouteilles et autres ustensiles de ménage.

  1. N’est point au livret.