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et que je lui enverrais, mot à mot, ta réponse. Réponds-moi donc. Dans un autre moment, je reprendrai vos lettres et nous causerons plus au long. Recevez tous les deux la tendre amitié du père, de la mère et de l’enfant.

À Paris, ce 29 décembre 1770.


XXIX


Ces diables de gens qui s’en vont à Pétersbourg ont tant d’affaires dans ce pays qu’on ne les aperçoit jamais qu’un moment avant leur départ. Je me hâte donc de vous griffonner quelques lignes que M. Weynacht vous remettra de la main à la main, et quand ? il n’en sait rien, ni moi non plus.

Premièrement, j’ai reçu les derniers plâtres que vous m’avez envoyés. Je vous en remercie tous les deux, et vous transmets, non mon éloge, dont vous ne feriez pas grand cas, mais celui des maîtres de l’art qui me les ont enlevés. Ordinairement on ne sollicite pas, on n’enlève pas, on ne suspend pas dans son atelier les choses qu’on n’estime pas. Mlle Collot à son clou chez Le Moyne, chez Guiart, chez Houdon, etc… Continuez, bonne amie, faites toujours de belles choses, et soyez sûre que si vous revenez jamais ici, et que le titre d’académicienne vous tente, il faudra bien qu’on vous l’accorde.

Nous vous aimons tous très-tendrement, et vous êtes aussi présent à notre souvenir que si nous en étions au moment douloureux de notre séparation.

J’ai vu, mon ami, trois brochures de vous[1], une lettre à moi, une facétie intitulée les Lunettes, et un Antidote aux menteries de l’abbé Chappe. M. Weynacht ne me laisse pas le temps de vous parler à mon aise de ces productions de votre loisir. Seu-

  1. Les Lunettes ne sont pas de Falconet ; du moins elles ne figurent pas dans ses oeuvres. Auguis attribue l’Antidote ou Examen du mauvais livre superbement imprimé… par l’abbé Chappe, à la collaboration de Falconet et de la princesse Dashkof, qui n’en parle point dans ses Mémoires.