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MM. Auger, Pitois et Blondel ayant annoncé qu’ils acceptent les fonctions auxquelles ils sont appelles, prennent place au bureau. Le président déclare ouverte la session extraordinaire, prescrite par le décret du 9 février.

Ce décret, les arrêtés préfectoraux, les arrêtés des maires, les affiches et autres pièces constatant la régularité des opérations d’enquête, ainsi que tous les dossiers des enquêtes focales, sont remis par M. le Sous-Préfet.

Sur la proposition du président,

Le conseil décide qu’il commencera son travail par un examen général de tous les dires qui se sont produits, qu’il reviendra ensuite, s’il y a lieu, sur ceux qui lui paraîtraient nécessiter une étude particulière, et qu’après s’être ainsi éclairé, le conseil délibérera lui-même sur les questions qui font l’objet de l’enquête.

Le premier examen permet de constater que la population a été consultée dans dix-sept communes de l’arrondissement, que dans neuf (Boulogne, Clichy, Montmartre, Saint-Ouen, Saint-Denis, Aubervilliers, Pantin, Les Prés-Saint-Gervais et Bagnolet), elle s’est abstenue de toute opposition au projet d’agrandissement ; que, dans les huit autres, on a recueilli 659 déclarations individuelles ou collectives, dont 43 faites par des personnes qui se sont présentées pour appuyer la mesure, et 197 seulement émanant d’opposants qui se prononcent pour le rejet.

Les 417 observations qui complètent le total portent sur les dispositions à prendre pour sauvegarder, autant que possible, les intérêts particuliers qui pourraient avoir à souffrir de l’extension de la capitale, ou sur des questions secondaires concernant spécialement certaines localités. 200 autres observations ont bien été, il est vrai, consignées dans les premières communes, mais seulement à l’occasion des propriétés situées dans la zone de 250 mètres qui doit être ajoutée au territoire de Paris, bien que se trouvant au delà de la ligne des fortifications.

Toujours est-il et ce rapprochement frappe vivement le conseil, que la pensée d’étendre Paris jusqu’à l’enceinte fortifiée, en y comprenant une notable partie des communes rurales, n’a soulevé (si ce n’est dans une seule localité) que fort peu d’objections, et que toutes, dans leur ensemble, sont dans une bien faible proportion avec le chiffre de la population des dix-sept communes consultées ; celles-ci comptent en effet près de 312,000 habitants et les oppositions absolues ne se sont élevées qu’à 200[1]. Les réclamations qui demandent des tempéra-

  1. Plusieurs à la vérité sont collectives et l’on évalue, pour La Villette, à 1,400, le nombre des personnes qui y ont pris part.