Page:Dostoïevski - Carnet d’un inconnu 1906.djvu/160

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invité dans un établissement scolaire pour assister aux épreuves, et l’on m’avait placé à côté des examinateurs tant pour me faire honneur que parce qu’il y avait une place vacante. Je t’avoue que je n’étais pas fier, ne connaissant aucune science et m’attendant constamment à être appelé au tableau. Mais, peu à peu, je m’aguerris et je me mis à faire des questions aux élèves qui répondaient fort bien en général ; à l’un d’eux, je demandai ce que c’était que Noé… On déjeuna après l’examen et l’on but du champagne. C’était un établissement tout à fait bien…

Foma Fomitch et Obnoskine pouffaient de rire.

— Moi aussi, j’en riais ensuite ! s’écria mon oncle en riant et tout heureux de voir la gaieté revenue. Tiens, Foma, je veux vous amuser tout en vous racontant comment je fus attrapé une fois… Imagine-toi, Serge, que nous étions en garnison à Krasnogorsk…

— Colonel, permettez-moi de vous demander si votre histoire sera longue, interrompit Foma.

— Oh ! Foma, c’est une histoire très amusante. Il y a de quoi mourir de rire. Écoute seulement, et tu vas voir ça !

— J’écoute toujours vos histoires avec plaisir, pour peu qu’elles répondent au programme que