Page:Dostoïevski - Carnet d’un inconnu 1906.djvu/70

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quable… Mais c’est de Korovkine que je parlais, fit mon oncle qui avait rougi aussitôt que la conversation était venue sur Foma.

— De quelles sciences s’occupe-t-il donc, mon oncle ?

— Des sciences en général. Je ne saurais te dire de quelles sciences, mais il s’occupe des sciences ! Il faut l’entendre parler sur les chemins de fer ! Et tu sais, ajouta-t-il plus bas en clignant de l’œil droit, il a des idées un peu avancées. Je m’en suis aperçu à ce qu’il a dit du bonheur conjugal… Il est dommage que je n’y aie pas compris grand’chose (je n’avais pas le temps) ; sans ça, je t’aurais tout raconté avec force détails. Avec cela le meilleur fils du monde. Je l’ai invité à venir me voir et je l’attends d’un instant à l’autre.

Cependant, les paysans me regardaient, bouches bées et les yeux écarquillés, comme un phénomène.

— Écoutez, mon oncle, interrompis-je, il me semble que je trouble un peu ces paysans. Ils sont venus sans doute pour affaires. Que demandent-ils ? J’avoue que je me doute de quelque chose et que je serais très heureux de les entendre.

Mon oncle devint aussitôt très affairé.

— Ah ! oui, j’avais complètement oublié… Mais