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PRÉCOCES

pourtant il n’y a pour m’aimer que le petit Ilioucha quand il vient de sa classe. Hier, il m’a apporté une pomme. Pardonnez-moi, mes petits pères, mes chers petits pigeons, pardonnez à votre propre mère. Pardonnez-moi, toute abandonnée que je suis. Et pourquoi mon air vous dégoûte-t-il tant ?…

Et la pauvre folle se mit soudain à pleurer.

Le capitaine se précipita auprès d’elle.

— Maman, ma petite maman, ma chère colombe, assez ! Tu n’es pas abandonnée, tout le monde t’aime, tout le monde t’adore.

Et il recommença à lui baiser les mains et à lui caresser le visage. Puis il prit la serviette et il essuya prestement les larmes de la folle. Alexey crut même voir qu’il pleurait aussi.

— Eh bien ! avez-vous vu ? avez-vous entendu ? lui disait-il en lui mon-