Page:Dumanoir - Belphégor, vaudeville fantastique, 1851.djvu/13

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FIAMETTA, à part.

Pauvre femme !

BRANCADOR.

Quant à la beauté d’Honesta… (elle s’appelle Honesta… encore un nom que je prononce avec succès…) Quant à, dis-je, sa beauté, je vais me servir, pour t’en tracer un léger crayon, d’une image toute neuve, qui n’a jamais servi… c’est un bouton de rose.

FIAMETTA.

Je connais ça… les boutons de rose.

BRANCADOR.

Pour son éducation, elle est parfaite… elle ne sait rien… voilà ce que c’est que d’avoir été élevée dans le meilleur couvent de Naples… Mais l’heure avance, ma femme, ne peut tarder à arriver… il faut que j’aille voir si tout est prêt… Ai-je dit de mettre deux oreillers au lit d’apparat ?…

FIAMETTA.

Je n’en sais rien, monseigneur… mais il faut que je réveille Pépito… (Appelant.) Hé ! Pépito !

BRANCADOR, redescendant.

Ah !… la circonstance vient de me suggérer une pensée… et une question indiscrète.

FIAMETTA.

Laquelle ?

BRANCADOR.

Tu aimes ton mari… n’est-ce pas ?… ça m’est parfaitement indifférent, mais je tiens à le savoir…

FIAMETTA.

Mon petit Pépito ?… je crois bien !…

BRANCADOR.

Ton petit Pépito, tu crois bien… Mais l’aimes-tu exclusivement ?

FIAMETTA.

Pardine !

BRANCADOR.

À la bonne heure !… parce que, à cause de ma femme, tu conçois… je veux des mœurs… à la campagne, ça fait bien… Allons, je vais voir si l’on a mis deux oreillers au lit d’apparat.


Air de M. Hervé. (Final de Roméo et Marielle.)
Ce soir, bonheur suprême !
Je vais dorloter ce que j’aime !
De ma lune de miel
Mon baldaquin sera le ciel !
Mon cœur…
FIAMETTA.
Mon cœur…Mon cœur…
BRANCADOR.
Mon cœur… Mon cœur…Ton cœur…
FIAMETTA.
Mon cœur… Mon cœur… Ton cœur…Son cœur…