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II

SAMECH


— N’est-ce pas que cette conception du diable repose l’esprit ?

Je regardai Palmyre avec gaîté. Elle me désignait une toile de Louis Hornéatz, où je n’aurais jamais imaginé voir aucun diable. Des fleurs étranges, épanouies en gerbe, et, là-dessus, une ombre longue, en forme de fuseau, d’une couleur rousse, qui heurtait de façon inattendue les nuances des fonds et celles des fleurs. À dire vrai, en laissant l’intuition opérer en soi, on finissait par ressentir devant cela une sorte de gêne, impossible à expliquer et à traduire.

Je remarquai :

— Je suis loin de trouver cette toile reposante. C’est aussi déplaisant à méditer que certains cauchemars d’Odilon Redon.