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LES AMANTES DU DIABLE

Il étalait des pieds de bouc dont la corne roussie sentait la graisse brûlée.

Il se tenait donc assis, un rire sarcastique sur sa face belle et ironique. Son regard luisait et il en sortait parfois une petite flamme blanchâtre qui brûlait.

Babet était venue ardemment vers lui. Une force instinctive la poussait, une sorte d’ardeur qui déchirait sa chair et la mettait ensemble en feu et de glace.

Elle s’arrêta seulement à toucher le Maudit. Il souriait. On percevait bien ses lèvres rouges au dessin harmonieux, et son nez busqué dont les narines battaient.

— Maître, cria Babet exténuée d’amour, je suis à toi !

— Tout à l’heure, répondit-il d’une voix ténue et perçante. Il me faut d’abord appartenir à quelques amis…

Il se leva alors. Grand et hautain, son corps répandait une clarté surnaturelle et on vit que ce serait un amant formidable…

À ce spectacle, cent femmes se lancèrent à l’assaut du trône où Satan se tenait. Elles se battaient, s’écrasaient, tendaient la main vers le Démon. On entendit des cris âcres :