Page:Dunan - Les Amantes du diable, 1929.djvu/108

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
108
LES AMANTES DU DIABLE

main vers la femme la plus proche, dans le groupe de celles qui le suppliaient.

C’était encore Babet qui se trouvait là. Elle vit une patte griffue et bouillante l’aggripper par le poignet. Tout en elle se rétracta à ce contact, qui sentait les tourments de l’au delà. Mais déjà elle était assise sur la cuisse velue, et sentait une façon de bien-être profond et douloureusement angoissant la posséder.

Le prêtre maudit hurla :

— La toute puissance de Dieu s’arrête, certes devant moi. Elle est incapable de faire que je n’aie cherché le péché…

— Bien dit ! fit le Démon.

Et l’autre, dans une fureur ardente reprit :

— Dieu lui-même ne ravira point à mon crime, l’orgueil d’être antérieur à sa punition. Rien ne peut effacer, et l’Omnipotence de Dieu s’y cassera les ongles, que les actes que j’ai commis, ne soient inscrits désormais comme la création même, au grand livre du Monde. Dieu peut me frapper. Il ne saurait plus arrêter la main qui fût hier criminelle, il ne désunira plus le sacrilège et bestial accouplement, que j’ai réalisé ce matin devant son autel…

Une crise hystérique, à ces paroles effrayantes, à ces blasphèmes monstrueux, saisit les femmes nues qui se voyaient privées de Satan, sur qui se tenait Babet. Elles se roulèrent sur le sol, dans une folie