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LE SABBAT

boire, puis il m’a donné de l’argent et conseillé d’aller me vêtir à la mode de Paris.

— C’est juste, fit Babet. As-tu pensé à moi ?

— Certainement, je porte ce qu’il te faut dans mon ballot.

Et il ouvrit un sac gonflé.

Babet se mit à rire avec des yeux émerillonnés.

Et c’est de cris admiratifs qu’elle accueillit une robe rouge de fermière cossue qui se déroulait sous ses mains.

Il y avait aussi des bas, des chaussures et une chemise de toile raide.

Ils se regardèrent avec le sentiment confus d’une sorte de changement en eux-mêmes, parce qu’il y avait un changement dans leur dehors.

— Où demeurerons-nous ? fit-elle.

— Je sais, je sais ! En attendant de refaire une maison, il existe un reste ignoré d’ancienne tour, au centre des bois, que j’ai vu très habitable. Il y a même des souterrains pour s’enfuir et nous y serons fort bien.

— Allons-y ! fit-elle.

— Attendons un moment !

— Dis-moi comment s’est passé ton retour.

— Plus mal que l’aller. J’ai failli me faire prendre par une troupe qui recrutait de force des gens de campagne. Car il paraît que le roi a besoin d’hommes.