Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/185

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sance. Car c’est un nom commun à toute dignité. Mais celui de Jésus est le propre nom du Sauveur, qu’il reçut de Fange Gabriel lors de sa conception, selon le témoignage de l’évangéliste : « Tu le nommeras du nom de Jésus » (dit-il), et il le reçut encore des hommes dans sa circoncision. Or, remarque que Jésus se dit en hébreu Messie, et en grec Christ, ou sôtèr ou bien sôfèr (sauveur), en latin oint, comme on l’a dit plus haut ; ou encore Sauveur, « parce qu’il sauvera son peuple de ses péchés. » Car il a le pouvoir de remettre les péchés, comme il le dit lui-même : il a aussi celui de sauver, parce qu’il nous a donné le salut. Si donc nous observons ses préceptes, nous posséderons la vie éternelle. Pour ce qui est de ce nom de Jésus, Porphyre, philosophe versé dans les langues grecque et latine, l’écrivait en latin Iesus, et en grec par un h, qu’on emploie en cette langue pour î long. Voilà encore pourquoi il y en a qui prononcent Gysus ; mais les Latins se servent de l’e long. Il paraît plus raisonnable d’écrire ce nom ainsi : Yhs, en se servant de l’abréviation grecque, que par Hiesus, avec l’aspiration latine. Et comme Christ est grec, on l’écrit en abréviation de cette langue : Chrs, car les Grecs emploient X pour chi, p pour r, et c pour s. Mais, si on l’écrit par s, il finit par la terminaison latine. Donc, si on l’écrit avec un mode long, on le représentera ainsi par aspiration : Christus.

VII. A l’égard des noms du Christ, il est à remarquer que certains par eux-mêmes sont dits appartenir à sa personne d’une manière relative ou en quelque façon relative (relative seu quasi relative), comme ceux de pasteur, époux et médiateur. D’autres lui appartiennent d’une manière non relative, comme homme ; d’autres au figuré, comme agneau, brebis, veau, serpent, bélier, lion, ver ; d’autres, enfin, lui sont devenus relatifs par la coutume : ce sont les prérogatives attachées à son privilège, comme Christ. Car Jésus est proprement son nom, comme on l’a dit plus haut. On appelle aussi le Christ l’alpha et l’oméga, c’est-à-dire le commencement et la fin, et